Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Les billets d’avion étaient pris, l’hôtel réservé et les claquettes glissées dans la valise. Cet été, Derrick White aurait dû se trouver dans la ville mexicaine de Cabo San Lucas. Paris est une destination de choix pour un Américain en vacances, mais il n’a pas rallié la capitale française pour y passer ses congés. Jeudi 8 août, l’arrière des Boston Celtics dispute avec ses coéquipiers de l’équipe américaine masculine de basket une demi-finale des Jeux olympiques face à la Serbie (21 heures). Et au milieu des superstars LeBron James, Kevin Durant ou Stephen Curry, il avance dans l’ombre.
Car Derrick White n’était pas prévu au casting des « Avengers » de Team USA, venus à Paris avec la ferme intention de conquérir un nouvel or olympique. Au sortir de la saison NBA, qu’il a remportée avec la franchise du Massachussetts, le joueur devait partir en vacances avec sa famille. Mais une blessure de Kawhi Leonard, insuffisamment remis lors de la préparation, a rebattu les cartes : plutôt que d’appeler une énième star – comme son partenaire à Boston Jaylen Brown, fraîchement sacré meilleur joueur des finales NBA –, les décideurs de Team USA ont choisi de remplacer le joueur des Los Angeles Clippers par un profil plus discret. Un gros défenseur, efficace en attaque, et ne réclamant ni la lumière, ni les ballons.
Derrick White n’est pas un inconnu pour Team USA. En 2019, membre de la « Select Team » qui servait de partenaire d’entraînement à l’équipe américaine, le jeune homme, alors joueur de rotation aux San Antonio Spurs, avait gagné sa place sur le terrain, au point de participer à la Coupe du monde en Chine. Depuis, sa carrière s’est envolée, l’arrière de 30 ans est devenu l’un des hommes de base des Celtics et figure parmi les meilleurs défenseurs de la NBA.
Sa polyvalence n’a pas échappé à Grant Hill, le manager général de Team USA. Chargé de piocher douze joueurs parmi toutes les stars (américaines) que compte la NBA – à l’idée de se rendre à Paris, toutes étaient motivées pour endosser le maillot national –, le champion olympique 1996 relatait début juin ses difficultés à « composer un puzzle, où toutes les pièces doivent se compléter ». Car, ayant une balle unique à se partager, les stars doivent se faire à un nouveau rôle.
Un problème que n’a pas Derrick White. « J’ai eu de nombreux rôles différents dans ma carrière. J’ai été une star, j’ai été un joueur de l’ombre, et tout ce qu’il y a entre les deux, expose le joueur. Donc je me sers de tout ce que j’ai appris depuis mes débuts au basket. » Le chemin parcouru par l’enfant originaire de Parker, dans le Colorado, jusqu’aux Jeux olympiques n’a pas été une ligne droite. Initialement non recruté dans une université au sortir du lycée – « personne n’était intéressé par un gamin de 1,85 m et 70 kg », relatait-il cette saison dans un podcast –, il avait dû contracter un prêt là où la plupart des étudiants-athlètes prestigieux bénéficient de bourses. Ayant grandi et progressé lors de ses années universitaires, il est sélectionné en fin de premier tour de la draft (cette sorte de bourse aux jeunes joueurs de la NBA) par les San Antonio Spurs, en 2017.
Il vous reste 40.86% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.